A peine née, elle est en route...
Elle ne s'arrête jamais, elle ne cède pas à la peur...
Pour le service de Dieu, elle échafaude les projets...
Elle n'est jamais à court d'imagination, jamais découragée...

Si on en croit la tradition, Odile rejetée par son père, a été accueillie au monastère de Baume-les-Dames. Encore une fois, peu importe qu'il n'apparaisse dans des documents historiques qu'au 11ème siècle, à l'époque de la rédaction de la Vita dans Sainte Odile ; ça ne l'empêchait d'ailleurs pas d'exister avant. Mais il nous montre un des appels de la vie chrétienne : le mouvement. La vie chrétienne ne fait pas bon ménage avec le fauteuil et les pantoufles. Odile nous invite comme elle en pèlerinage, elle nous provoque au dynamisme. Et quand elle a trouvé la vue, elle brûle de retourner à ses racines. Elle veut connaître ses parents, la terre où elle est née et où elle se sent appelée, quoi qu'il en coûte. Depuis les patriarches, la vie des hommes se construit sur l'incertain, l'imprévisible. Jésus lui-même est né au cours d'un déplacement, dans une maison qui n'était pas la sienne, et longtemps le Fils de l'Homme n'avait pas une pierre où reposer sa tête. Le chrétien est un nomade de cœur.
La tradition affirme que même après la construction du monastère, Odile n'est pas restée une contemplative confinée dans sa clôture, puisqu'elle a rencontré ainsi le malade pour qui elle a fait jaillir la source et qu'elle descendait quotidiennement visiter les pauvres et les souffrants accueillis à Niedermunster. Elle nous appelle ainsi, même si nous sommes enfermés dans la maladie ou le handicap, à faire éclater les prisons des tombeaux qui nous emprisonnent et à faire de notre vie un pèlerinage.