Gravir la Montagne







Extrait de la lettre pastorale de Mgr Ravel, archevêque de Strasbourg, nous invitant à utiliser les différents chemins qui permettent de gravir à pied la montagne sainte, plutôt que de céder à la facilité et au confort de la voiture ou du bus :

Un mont se monte. Il se gravit. Je n’enfonce pas une porte ouverte en rappelant cela. Parce qu’y monter était rude et excluait certaines personnes, Odile elle-même fit construire un autre monastère, en bas de la montagne, le Niedermunster. Rien de nouveau sous le soleil : déjà à son époque, on peinait dans la montée, raide par endroits, difficile sur la neige, compliquée autant que l’est la vie quand on l’empoigne. Mais, peu à peu, l’effort de la montée a été remplacé par le confort de la voiture. Le piège de la facilité était devant nous : nous y sommes tombés sans y rechigner, nous étonnant de ne plus recevoir les mêmes grâces que nos anciens.
Oserai-je parler de ceux (dont je suis) qui polluent avec leur moteur la forêt dans laquelle ils souhaitent marcher au bon air. Nos actes ne suivent pas toujours la logique. Or l’urgence de la conversion écologique nous pousse à prendre le temps de la montée, le corps allant en communion avec la nature si généreuse mais si atteinte aujourd’hui. J’y vois une des grâces de ce Grand Jubilé : non seulement respecter la Nature mais communier avec elle. Nous ne sommes pas dans la Création mais de la Création. Sa destruction coïncidera avec la nôtre. Renouons avec elle, au pas tranquille de ceux qui l’aiment.
Bref, la première condition sera, chacun à sa mesure, de monter au Mont non pas pour y accéder mais pour s’élever, à pied ou en vélo, au départ de sa ville ou depuis le piémont, seul ou en groupe, en une heure ou en trois jours. Il ne manque pas de sentiers et de pistes cyclables. Les personnes handicapées seront prises en charge avec leurs limites en les aidant à gravir le Mont avec nous. La solidarité se vit aussi avec les membres souffrants de nos familles.



Deux souvenirs de montée au Mont Sainte-Odile dans l'esprit (et l'éblouissement) du pèlerinage...